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THÉÂTRE

EN SALLE

La poussière qui marche...

D’après La Supplication de Svetlana Alexievitch
témoignages de personnes ayant vécu la catastrophe de Tchernobyl

mise en scène - Stella Serfaty
adaptation & mise en scène - Eric Cénat & Stella Serfaty
avec Eric Cénat, Laurent Claret, Nadine Darmon, Odette Simonneau, Claire Vidoni & Marc Wyseur
scénographie - Philippe Marioge
costumes - Charlotte Villermet
lumières - Marie-Hélène Pinon
musique - Serge Dutrieux

Tchernobyl, 26 avril 1986

En lisant les témoignages de La Supplication, j’ai pris conscience de la réalité humaine de Tchernobyl. J’ai été profondément touchée par la vitalité, la profondeur, la diversité des comportements qui s’en dégagent. Ces anonymes, hommes et femmes, soldats, paysans, pompiers, médecins, physiciens, hommes politiques, devenant du jour au lendemain et aux yeux du monde, des irradiés de la vie, des “ Tchernobyliens ”.
Tchernobyl est un événement pour lequel l’homme n’avait aucune référence, aucun système de représentation. Face à la catastrophe, à cette inconnue impalpable qu’est la radioactivité, les êtres se sont peu à peu vidés de leurs références. Se révèlent alors une modification des repères espace-temps, un nouveau questionnement sur le sens de la vie, une relation à la nature plus charnelle et contemplative. Le “ je ” a commencé à remplacer le “ nous ”…

Je souhaite donner corps et vie à plusieurs de ces entretiens, non pour souligner l’horreur de Tchernobyl, mais pour en faire ressentir le quotidien. Les petits riens qui alimentent une vie, les particularités de chaque personne, leur lâcheté, leur violence, leur courage, leur beauté, leur acuité, leur poésie… suffisent amplement à émouvoir.

“ Je suis arrivé lorsque les oiseaux faisaient leurs nids et je suis reparti lorsque les pommes gisaient sur la neige… Nous n’avons pas pu tout enterrer. Nous enterrions la terre dans la terre… Avec les scarabées, les araignées, les larves… Avec ce peuple différent… Avec ce monde… Voilà la plus forte impression que j’ai gardé : ce petit peuple ”
Arkadi Filine, liquidateur

La mise en scène cultive cette nouvelle perception : toutes choses, petites ou grandes, légères ou pesantes, agréables ou douloureuses, seront d’égale importance. Dans La Poussière qui marche… la particule côtoie l’univers ; l’individu, le groupe ; la seconde, l’éternité ; la parole, le silence… La scénographie et la lumière suivent ce même principe : le gros plan, le plan large ; l’ombre, la lumière ; le monochrome, la couleur…

Spectacle subventionné par

la DRAC Centre, l'Adami, la Ville d'Orléans, le Conseil Général du Loiret.

Coproduction

Compagnie Théâtre des Turbulences, Théâtre de l'Imprévu, l’Atelier à spectacle / Vernouillet, l’Espace Jacques Prévert / Aulnay-sous-Bois et l'Espace Les Prairiales / Epernon. 

Svetlana Alexievitch

En 1997 paraît La Supplication dont elle dit : “ Si, dans mes livres précédents, je scrutais les souffrances d’autrui, maintenant, je suis moi-même un témoin. Ma vie fait partie de l’événement. C’est ici que je vis, sur la terre de Tchernobyl. Dans cette petite Biélorussie, dont le monde n’avait presque pas entendu parler avant cela, un pays dont on dit que ce n’est plus une terre mais un laboratoire. Trois années durant, j’ai voyagé et questionné : des travailleurs de la centrale, des anciens fonctionnaires du parti, des médecins, des soldats, des personnes qui se sont installées dans la zone interdite. Des hommes, des femmes de professions, destins, générations et tempéraments différents. Des croyants et des athées. Des paysans et des intellectuels. Tchernobyl est le contenu principal de leur monde. Autour d’eux et dans leur for intérieur, il empoisonne tout. Pas seulement la terre et l’eau. Tout leur temps. Plus d’une fois, j’ai l’impression de noter le futur… ”

Une exposition avec différentes photos de Tchernobyl a accompagné le spectacle durant sa diffusion. Nous avons collaboré avec plusieurs associations pour créer des événements avec débats, projections de documentaires…

"Ce spectacle est plus que l’évocation d’une catastrophe humanitaire, il fait revivre la catastrophe de la tragédie grecque, quand l’homme s’interroge devant un mystère qui le dépasse et l’engloutit."

Marianne

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